Etape 15 - Kandy - Autour du temple de la Dent
Lundi 13 avril. Après deux heures de route, il est un peu moins de 18 heures quand on arrive enfin à Kandy, le centre culturel du Sri Lanka***. A 500 m d'altitude et à 115 km de Colombo, elle est "l'autre" capitale, chargée d'histoire et de culture. Capitale du dernier royaume cinghalais qui tomba aux mains des Britanniques en 1815 après avoir résisté trois siècles durant aux Portugais et Hollandais. Mais surtout, Kandy abrite le fameux temple de la Dent qui renferme la plus importante relique bouddhique du pays : la fameuse dent de Bouddha. C'est la raison pour laquelle Kandy reste le plus important centre de pèlerinage du pays. Mais avant d'accéder au fameux temple, il faut d'abord traverser une vaste esplanade peuplée de temples secondaires**. Ici, la prière est de mise, et le parfum d'encens flotte partout dans l'air. Des dagobas jaillissent au hasard de la place monumentale, des temples et autres centres cérémoniels.
Passée l'esplanade, nous voici enfin devant l'entrée du Temple de la dent***. Il nous faut encore laisser nos chaussures pour pénétrer dans l'enceinte située à l'extrémité nord du lac de Kandy. Le temple fut édifié par les rois de Kandy entre 1687 et 1782. Cet ensemble faisait partie du palais royal. Des douves entourent l'imposant bâtiment rose et blanc. Une tour octogonale a été construite dans ces mêmes douves. Elle comportait une importante collection de manuscrits. Le principal sanctuaire de la dent est un édifice rectangulaire à deux niveaux et occupe le centre d'une cour pavée. Un toit doré coiffe la salle de la relique. Coup de chance, on arrive juste au moment de la prière, et du coup le temple est ouvert. Des milliers de fleurs sont offertes en offrandes à Bouddha. Contre le mur, les pèlerins psalmodient leurs prières. Par contre, impossible de voir la fameuse dent de Bouddha, conservée dans un reliquaire en or et en forme de dagoba. Mais au fait, c'est quoi cette histoire de dent ? En fait, elle aurait été dérobée en 483 av. J.-C. sur le bûcher funéraire du Bouddha et apportée au Sri Lanka au IVe siècle, cachée dans la chevelure d'une princesse. D'abord conservée à Anuradhapura, elle fut déplacée à Polonnaruwa, puis à Kandy. En 1283, elle fut rapportée en Inde par une armée d'envahisseurs, puis récupérée par le roi Parakramabahu III. La dent légitimait en quelque sorte son possesseur. Petit détail que les Portugais avaient bien compris quand, au XVIe siècle, ils l'emportèrent et la brûlèrent à Goa... Sauf que ce n'était là qu'une réplique. La vraie dent était sauve. Quelle histoire !
Dans le prolongement du temple de la dent, impossible de passer à côté de la salle d'audience***, un pavillon ouvert au XIXe siècle, comportant des colonnes en pierre sculptées pour ressembler à des piliers en bois. Des bouddhas dorés en gardent l'entrée.

Il reste encore une petite demi-heure avant la nuit. Il est grand temps de découvrir le grand lac de Kandy*** creusé en plein coeur de la ville. Une promenade surper agréable au bord de l'eau. Ce plan d'eau fut créé en 1807 par le dernier souverrain de Kandy. L'île centrale abritait autrefois un harem...
A l'extrémité du lac, on retrouve Udesh. Le temps de faire un peu de change, puis on file rejoindre nos hôtes qui nous attendent à la Jabayo Residence***. Bon, autant le dire tout de suite, jamais je n'ai été reçu de telle façon à l'étranger. Le couple qui nous accueille est si gentil.

Avec leurs deux enfants, une fille qui veut devenir médecin comme papa, et un garçon qui souhaite vivre de sa passion pour le cricket, monsieur et madame nous ont préparé un festin de roi. Pour cette soirée si particulière, nous avons droit aux meilleures spécialités du pays. Avec en prime du lait de buffle, véritable yaourt bulgare naturel, des pâtisseries faites maison et un petit verre d'Arak, l'eau de vie locale. Jamais je n'oublierai un tel accueil, une telle gentillesse.

Tout cela vaut bien quelques photos-souvenirs pour immortaliser ce moment.



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